Non Monsieur Aharonovitch vous vous trompez !
Alors que le Ministre des Affaires Etrangères belges vient de mettre un avis de voyage "déconseillant à ses ressortissants belges de prendre part à la mission Bienvenue en Palestine", le député provincial Serge Hustache a publié la lettre suivante, adressée au ministre israélien de la Sécurité publique, sur Facebook.
"La Province de Hainaut entretient des rapports privilégiés et de solides liens d’amitié avec le Gouvernorat et la Ville de Bethléem. C’est ainsi que leGouverneur et le Maire de Bethléem ont été reçus officiellement enProvince de Hainaut en février dernier.
Nous pensons sincèrement qu’il est plus que nécessaire de jeter des ponts entre les peuples au lieu de les dresser les uns contre les autres. Nos projets avec nos partenaires palestiniens ne sont en aucun cas synonymes de mépris ou de haine envers la population israélienne, que du contraire. LaProvince de Hainaut entretient également des relations avec des ONG israéliennes prônant le respect des droits de l’homme.
Personnellement, je suis profondément choqué d’imaginer que des Belgesqui veulent se rendent prochainement dans la région de Bethléem sous la bannière « Bienvenue en Palestine » puissent être considérés comme desprovocateurs, des fauteurs de trouble par une société qui a la prétention d’encore se considérer comme démocratique. En quoi le fait de dire que l’on se rend en Palestine peut être une provocation ? N’est-ce pas justement la démocratie que de pouvoir se rendre où l’on veut ?
Yitzhak Aharonovitch, Ministre israélien de la sécurité intérieure, se trompe lourdement lorsqu’il traite nos compatriotes de « fauteurs de trouble ». Il se trompe encore plus lorsqu’il affirme : « Comme n’importe quel autre pays le ferait, Israël empêchera l’entrée sur son territoire d’éléments hostiles. » Non, Monsieur Aharonovitch, aucun pays démocratique digne de se nom n’agirait pas de la même manière. La Belgique, la France, l’Allemagne pour ne prendre que quelques exemples de pays dont Israël a encore la prétention de vouloir partager les mêmes conceptions de la démocratie n’ont jamais réagit ainsi. Chez nous, Monsieur Aharonovitch, on accepte que des gens d’autres pays viennent manifester leurs idées, même si elles sont contraires à la position de nos gouvernements ! Votre attitude est d’autant plus scandaleuse que, pour la circonstance, il ne s’agit ici que de demander de passer par votre pays pour se rendre dans un territoire qui, de l’avis de l’ensemble de la communauté internationale, ne vous appartient pas !
Nous allons instamment demander au gouvernement belge d’être particulièrement attentif à la situation de nos compatriotes à l’aéroport Ben Gurion à Tel Aviv. On peut juger de l’opportunité ou non de cette action mais ils ont le droit de se rendre en Palestine, comme dans n’importe quel autre pays du monde !"
Interdiction d'embarquement pour Tel Aviv : le gouvernement belge complice
Ce matin, j'ai reçu un coup de fil d'une employée de Brussels Airlines. Elle me signifie que mon billet pour Tel Aviv est annulé. Que les services de sécurité de l'aéroport et de Brussels Airlines ont reçu des instructions du ministère des Affaires etrangères. Je demande plus d'informations, je n'en reçois pas. On me conseille d'écrire, ce que je fais, mais là aussi on est aux abonnés absents. A une autre participante, à qui on fait savoir qu'elle ne pouvait pas embarquer, on avait également dit hier que les instructions venaient d'Israëlet du ministère des Affaires étrangères de Belgique. En tout, des dizaines de Belges sont interdits d'embarquement ce dimanche.
En ce qui concerne le Ministère des Affaires étrangères, celui-ci ne s'est donc pas contenté de déconseiller aux membres de la mission "Bienvenue en Palestine" de se rendre en Palestine, il est intervenu directement en donnant ses instructions aux compagnies aériennes, suivant les dictats du gouvernement israélien. Affaire à suivre. Autre question qui interpelle : les services de police belge, ont-ils aidé Israël et le Mossad à composer sa liste noire ? Comment Israël a-t-il fait le tri dans la liste des passagers ? Il est effectivement inquiétant de constater que des personnes qui se rendent pour une première fois en Palestine, qui ne se sont pas engagés pour la cause palestinienne auparavant sont également blacklistés ...
En ce qui concerne Israël, le journal Haaretz, publie aujourd'hui la lettre qu'Amnon Shmueli, du département Population et Immigration du ministère de l’Intérieur a écrit aux compagnies aériennes.
En ce qui concerne le Ministère des Affaires étrangères, celui-ci ne s'est donc pas contenté de déconseiller aux membres de la mission "Bienvenue en Palestine" de se rendre en Palestine, il est intervenu directement en donnant ses instructions aux compagnies aériennes, suivant les dictats du gouvernement israélien. Affaire à suivre. Autre question qui interpelle : les services de police belge, ont-ils aidé Israël et le Mossad à composer sa liste noire ? Comment Israël a-t-il fait le tri dans la liste des passagers ? Il est effectivement inquiétant de constater que des personnes qui se rendent pour une première fois en Palestine, qui ne se sont pas engagés pour la cause palestinienne auparavant sont également blacklistés ...
En ce qui concerne Israël, le journal Haaretz, publie aujourd'hui la lettre qu'Amnon Shmueli, du département Population et Immigration du ministère de l’Intérieur a écrit aux compagnies aériennes.
« À la lumière des déclarations d’activistes propalestiniens radicaux, indiquant qu’ils ont l’intention de débarquer de vols commerciaux en provenance de l’étranger afin de troubler la paix et de défier les forces de sécurité à l’aéroport international Ben Gourion et dans d’autres lieux de friction, il a été décidé de leur interdire l’entrée, conformément à l’autorité qui m’est conférée dans le cadre de la Loi sur l’accès au territoire israélien. »
Renvoyant à une liste de noms d’activistes propalestiniens notoires qu’Israëlsoupçonne de tenter de pénétrer dans le pays durant le week-end – liste jointe à la lettre – Shmueli écrit : « À la lumière de ce qui précède, il vous est instamment demandé de ne pas les accepter à bord de vols à destination d’Israël. »
La lettre se poursuit alors en menaçant de mesures punitives les compagnies aériennes qui n’abonderaient pas dans le sens des demandes israéliennes. « Ne pas appliquer cette directive est susceptible de mener à des sanctions contre les compagnies aériennes. »
Renvoyant à une liste de noms d’activistes propalestiniens notoires qu’Israëlsoupçonne de tenter de pénétrer dans le pays durant le week-end – liste jointe à la lettre – Shmueli écrit : « À la lumière de ce qui précède, il vous est instamment demandé de ne pas les accepter à bord de vols à destination d’Israël. »
La lettre se poursuit alors en menaçant de mesures punitives les compagnies aériennes qui n’abonderaient pas dans le sens des demandes israéliennes. « Ne pas appliquer cette directive est susceptible de mener à des sanctions contre les compagnies aériennes. »
La justification d'Israël pour interdire l'embarquement des membres de la mission "Bienvenue en Palestine" est une invention complète. Elle est tout le contraire des déclarations répétées des organisateurs, lesquels insistent sur le fait que les voyageurs n’ont aucun intérêt à manifester à l’aéroport de Tel-Aviv, mais souhaitent en lieu et place se rendre de la façon la plus discrète et la plus vite possible à Bethléem.
Et le Ministère des Affaires Etrangères le sait très bien, car une délégation belge de la mission a exposé longuement les objectifs de la mission lors d'un entretien le jeudi 5 avril.
Dans sa lettre aux compagnies aériennes, le Ministre israélien réfère à la Loi sur l'accès au territoire israélien.
Chacun sait que les lois israéliennes décidant de qui peut entrer en Israël ou quitter Israël et la Palestine, y compris via l’aéroport de Tel-Aviv, privilégient les Juifs et SONT des mesures d’apartheid, de ségrégationofficiellement et légalement appliquée et elles constituent en outre un crime contre l’humanité, si l’on s’en réfère à la législation internationale.
La mission "Bienvenue en Palestine" en tire la conclusion suivante :
"Depuis trop longtemps, le monde ferme les yeux sur l’apartheid israélien – ou, pire encore, en est le complice – et, aujourd’hui, nous assistons à une illustration des lois israéliennes d’apartheid telles qu’elles sont appliquées afin de contrôler les lignes aériennes internationales et notre propre liberté de voyager. De ce fait, le but de notre combat ne vise pas seulement la liberté des Palestiniens, mais il vise également à empêcher que la contamination de l’apartheid israélien ne gagne du terrain dans nos propres pays."
Le ministère des Affaires étrangères belge déconseille à ses ressortissants de prendre part à la mission « Bienvenue en Palestine »
Ils ont préparé la mission pendant huit mois. Avec leurs amis palestiniens, européens, canadiens... Ils ont investi en temps, en énergie, en argent. Ils ont organisé de nombreuses réunions d'information, sont allés parler dans les écoles, dans les syndicats. Ils ont collecté de l'argent pour aider les plus jeunes à partir. Depuis des mois ils sont emballés par le projet d'aller construire une école internationale à Bethléem. Et voilà qu'ils devraient renoncer à leur mission ? Parce qu'Israël montre les dents ? Menace de bloquer dans les aéroports de départ, d'expulser, d'emprisonner ? Il n'en est évidemment pas question.
Et pourtant, c'est ce que le ministère des Affaires étrangères leur suggère sur son site :
« Aux voyageurs qui arriveront à l’aéroport de Ben Gourion à Tel-Aviv aux alentours du 15 avril, il est recommandé de tenir compte de la « Mission Bienvenue en Palestine » qui prévoit une arrivée massive de personnes désirant se rendre en Territoire palestinien à cette date. La Belgique déconseille à ses ressortissants de prendre part à cette initiative, compte tenu des risques de refoulement et de détention. La durée des contrôles de sécurité au départ et à l’arrivée pourrait dès lors prendre plus de temps et ceux-ci seront probablement plus approfondis. »
Ce programme a été ajouté à la rubrique « conseil aux voyageurs » après qu'une délégation de quatre membres de la mission belge a eu un contact avec un représentant du cabinet et ses collaborateurs la semaine dernière.
Les participants ont longuement expliqué les objectifs de la mission, l'accueil par l'association « Education, Jeu, Enfants », la construction de l'école dans la région de Bethléem. Ils ont rappelé l'accord de coopération entre le gouvernement de Bethléem et la province du Hainaut (plusieurs Hennuyers participent d'ailleurs à la mission et le gouverneur et le maire de Bethléem soutiennent la mission). Ils ont expliqué qu'ils ne comptaient pas rester ni manifester en Israël. Qu'il ne leur fallait passer que 40 minutes en Israël, le temps du trajet en bus de Tel-Aviv à Bethléem.
Mais le représentant du ministère est resté sur sa position : « Chaque pays dispose du droit d'interdire sur base de son propre droit national l'entrée de quiconque sur son territoire. »
Des droits nationaux du peuple palestinien, qui subit une occupation illégale depuis 45 ans, il n'en était évidemment pas question. Ni des traités internationaux, comme la 4e Convention de Genève, qui disent qu'Israel n'a pas le droit d'interdire l'accès à des personnes qui apportent les preuves qu'ils ne vont pas séjourner sur le territoire israélien.
La délégation a expliqué longuement l'emprisonnement de plusieurs dizaines de Belges l'année dernière. Elle a expliqué la façon dont certaines personnes d'origine arabe ont été maltraitées, battues même.
Mais, en fait, « nos gouvernants » sont bien au courant de tout cela. Ils le disent même sur leur site :
Les voyageurs doivent être conscients du fait que les autorités israéliennes, à l'arrivée à l'aéroport Ben Gourion ou aux frontières terrestres, sont susceptibles de refuser l'accès au territoire aux personnes qu'elles soupçonnent de vouloir se rendre en Cisjordanie ou à Gaza à des fins politiques - même en tant que coopérants - ou qu'elles considèrent comme des activistes ou sympathisants de la cause palestinienne. Des cas de traitements désagréables de voyageurs européens se rendant dans les Territoires palestiniens nous ont régulièrement été signalés aux frontières d'Israël ou au point de passage d'Allenby. Les personnes d'origine arabe ou portant un nom à consonance arabe risquent de subir le même traitement ?
Et que fait le gouvernement belge ?
En parfaite connaissance de cause, il se met à plat ventre devant le gouvernement israélien, qui augmente les pressions et les intimidations.
Au lieu de donner tout son soutien à la mission et d'oeuvrer pour que les participants puissent quitter la Belgique et partir avec un avion vers Tel-Aviv (il y a de fortes chances que des personnes soient déjà bloquées à Zaventem), au lieu de défendre leur libre passage vers la Palestine occupée, il veut que les participants abandonnent la mission.
Il légitimise ainsi l'arbitraire, le racisme, la dictature israélienne et le blocus de la Cisjordanie. Il permet qu'Israël déplace ses frontières jusqu'en Europe. Rappelez-vous aussi la Flottille qui, en 2011, avait été bloquée en Grèce.
En fait, le gouvernement choisit clairement son camp : celui d'Israël.
Bron : Plate-forme Charleroi - Palestine
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