LE GOUVERNEMENT ET BENETTON IMPLIQUÉS DANS LE MEURTRE DE SANTIAGO, L'OPPRESSION DES PEUPLES ORIGINAIRES ET L'ACCAPAREMENT DES TERRES.
Ce samedi 28 octobre, devant le magasin Benetton rue Neuve à Bruxelles, une action symbolique organisée par Intal America latina s’est déroulé pour dénoncer le cas de la disparition et de la mort de Santiago Maldonado qui fait suite à une série de violation des droits humains en Argentine, comme les arrestations arbitraires et la criminalisation des mouvements sociaux.
Manifestation devant le magasin Benetton, rue Neuve à Bruxelles
Rappel des faits
Facundo Jones Huala, un leader Mapuche, a été arrêté par les autorités chiliennes (tout ceci se passe à la frontière entre les deux pays), fin juin de cette année. Des mobilisations et appels à sa libération sont organisés quotidiennement.
Les habitants et les communautés Mapuche se mobilisent et entament des actions pour occuper et récupérer une partie de ces terres (conformément aux limitations de concession prévues par la loi). Un bras de fer oppose alors occupant, force de police et les multinationales, dont Benetton.
Le 1er août 2017, un jeune militant des droits de l'Homme est porté disparu suite à une intervention musclée de la gendarmerie dans la province de Chubut (Patagonie-Argentine). Santiago Maldonado s'était rendu dans la région pour participer à une manifestation exigeant la libération de Facundo Jones Huela.
Ce jour-là, la gendarmerie a mené une action coups de poing pour déloger et disperser les manifestants. Plusieurs témoins affirment que Santiago Maldonado a été emmené par la gendarmerie. Cette disparition a ému et plongé l'Argentine dans les souvenirs de ses années les plus sombres. 30 000 assassinats et disparitions forcées durant la dictature militaire entre 1976 et 1983. Les organisations de défense des droits Humains demandent qu'une enquête s'ouvre pour déterminer la responsabilité de l'État dans la disparition et la mort de Santiago Maldonado.
Le 17 octobre dernier, le corps sans vie de Santiago Maldonado a été retrouvé dans le rio Chubut mais de nombreuses questions restent sans réponses : pourquoi a-t-il fallu 78 jours pour retrouver le corps alors qu'il était à quelques centaines de mètres seulement du lieu de sa disparition, pourquoi le gouvernement a-t-il couvert les actes de la gendarmerie, quelle est l’implication de la ministre de la Sécurité, Mme Patricia Bullrich, dans l’organisation de la répression ?
La première enquête menée est entachée par des irrégularités qui questionnent la responsabilité des autorités publiques dans cette disparition et mettent en évidence les liens entre la violence policière et la défense des intérêts de la multinationale Benetton.
Avec près de 900.000 hectares, le groupe Benetton est devenu le principal propriétaire terrien de Patagonie. Il dépasse de loin les 1.000 hectares prévus par la loi des Terres datant de 2011 et qui limite les concessions des terres agricoles aux compagnies étrangères.
En 2015, la question de la propriété de la terre prend une nouvelle tournure avec l'arrivée au pouvoir du président de droite, Mauricio Macri. Dès son arrivée à la présidence de l'Argentine, il vote un décret 274/12 pour contourner la loi sur les concessions des terres aux particuliers et multinationales étrangers. Une société anonyme étrangère qui compte un associé argentin pourrait acquérir des quantités de terres illimitées alors qu'auparavant, une entreprise qui comptait plus de 25 % d'actionnariat étranger était soumis à la limitation sur la concession des terres.
Aujourd’hui, la famille et les organisations de défense des droits Humains demandent qu'une enquête sous contrôle interenational s'ouvre pour déterminer la responsabilité de l'État dans la disparition et la mort de Santiago Maldonado.
À consulter
Sur le groupe Benetton :
Propriétaires privés en Argentine, plus particulièrement en Patagonie
Sur les droits de la Communauté de Cushamen
Sur l’enquête visant la disparition et la mort de Santiago Maldonado
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