COMMUNIQUÉ SUR LES ÉLECTIONS AU HONDURAS DU 26/11/2017
Le 26 novembre dernier, les honduriens étaient appelés aux urnes pour élire les députés, les maires et le président de la République. Violant la Constitution, l’actuel président Juan Orlando Hernandez ( JoH) briguait un second mandat.
Avec une semaine de retard et des élections marquées par des irrégularités, le Tribunal Suprême électoral (TSE) hondurien a annoncé les résultats qui donneraient la victoire à Juan Orlando Hernadez. L’Alliance d’opposition contre la dictature, représenté par Salvador Nasralla, était crédité de 41,39 % contre 42,98 % des suffrage pour JoH. L’Alliance d’opposition à la dictature, menée par l’ex-chef d’État renversé en 2009 Manuel Zalaya, dénonce la fraude et refuse de reconnaître le verdict du TSE.
La population se mobilise contre la fraude et occupe spontanément les rues. Le pouvoir décrète l’État d’urgence, alors que les manifestation se multiplient. Une vague de répression brutale des manifestations de rue qui a laissé dix morts à ce jour et des dizaines de blessés principalement victimes des coups de feu qui ont été tirés par la police militaire.
Le 4 décembre, environs deux tiers des forces de police ont refusé de tirer dans la foule et de réprimer les manifestants.
Le 4 décembre, l’UE demande un recompte des voix en présence de l'Alliance de l'opposition et des représentants des institutions internationales. L'OEA (Organisation des Etats Américains) recommande également le comptage des 5200 bulletins de votes introduits après l'interruption du 26 novembre. Cependant, alors que le Honduras traverse des moments tragiques en termes de démocratie, le chef de mission de l’OEA en Honduras, Jorge Quiroga, quitte le pays, ce qui reflète l’importance accordée à la crise hondurienne. Force est de constater que les deux poids deux mesures sont appliqué quand il s’agit de défendre le respect des Droits Humains : d’un coté l'Union Européenne et l’OEA accusent le Venezuela de violation des droits de l'Homme et s'abtiennent de denoncer la respression violente du gouvernement honduriens vis à vis de ces concitoyens;
Si la Belgique prétend défendre la démocratie mondiale alors elle doit se prononcer sur la répression et le vol de démocratie au Honduras :
- insister pour que l'Union européenne, ainsi que d'autres institutions internationales compétentes telles que l'OEA et l'ONU soutiennent la nécessité d’un recomptage des voix et qu’il y a une enquête indépendante sur l'implication de l'Etat dans la fraude électorale du 26 novembre 2017.
- insister pour que l'état de siège actuel au Honduras soit suspendu. Que soit respecté le droit à la contestation pacifique, soutenir la population dans leur lutte contre la fraude électorale, l'intimidation, la persécution et la dictature ;
- libérer des ressources pour le soutien et le fonctionnement des organisations honduriennes des droits de l'homme qui contribuent à façonner cette bataille ;
- insister pour que les policiers mutins soient traités dans le respect des droits Humains ;
- demander l'arrêt de la militarisation: retrait de la base militaire des Etats-Unis qui contribue à une militarisation du continent et anhilie les perpectives de paix démocratique dans le continent;
- insister pour que le pouvoir actuel hondurien cesse toute forme de répression et que la police-militaire soit dissoute.
- insister pour que les droits des peuples autochtones (y compris les communautés garifuna) et les communautés paysannes ainsi que la protection des terres collectives soient respectées. Le respect de la terre, l'eau et la Terre Mère.Nous demandons qu'il soit mis fin à l'impunité des multinationales européennes et que justice soit faite pour Berta Cáceres.
- Nous demandons que les droits humains soient enfin considérés comme prioritaires; de suspendre les traités de commerce et d'investissement avec le Honduras pour donner priorité à la protection de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité des populations.
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