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woensdag 30 oktober 2019

IL NE MANQUE QUE LE COUSSIN ! STOP A UN NOUVEL ASSASSINAT D’ETAT 28/10/2019




Alarmé.es, par plusieurs sources, des traitements inhumains infligés à au moins deux femmes sous forme de brutalités de la part des forces de l’ordre au cours de tentatives d’expulsions, nous nous sommes rendu.es à Holsbeek, Centre fermé pour femmes ouvert en juillet 2019.
Il s’agit d’un ancien hôtel situé au fond d’un zoning industriel. Actuellement 28 personnes y sont enfermées, la capacité totale prévue est de 58.


Nous rencontrons une dame enfermée depuis plusieurs semaines qui nous explique avoir été arrêtée par la police à 6h du matin. Surprise, elle remet sa carte orange encore valable pour 4 mois et son passeport aux policiers. Bien que mère d’un enfant de 6 ans, elle est emmenée sans recevoir de motifs, ni de document précisant les raisons de son arrestation. Ni interprète ni avocat à ce stade. Depuis ce 1/10/2019, elle n’a pas revu son fils.


Son récit est constamment interrompu par des pleurs et des silences, elle est dans un état psychologique déplorable, relate des faits de violences qui se sont déroulés lors de la tentative d’expulsion via l’aéroport de Charleroi le 18 octobre 2019. Emmenée menottée au poste de police de l’aéroport, les policiers lui disent “qu’elle doit rentrer”, mais elle ne veut pas être expulsée et pleure. Elle fait un malaise, tombe à terre, “cinéma marocain” lui disent les policiers lui assenant des coups de pieds. En pleurs elle leur dit qu’elle a un enfant, ce qui n’a rien changé au traitement violent infligé par les policiers qui poursuivent les coups et répètent “tu es un grand bébé”. 


Les trois policiers masculins maintiennent les menottes et se rendent compte qu’il y a une caméra dans la pièce, ils en sortent et continuent à l’humilier en rigolant de l’autre côté de la porte alors qu’elle est toujours à terre. Le chauffeur du centre fermé a assisté à la scène.
Des traces des violences et brutalités sont visibles sur son corps. Elle nous précise avoir aussi été frappée au visage. Nous avons pu constater des ecchymoses. Elle est depuis incapable de manger.
Dans un état psychologique fort inquiétant, elle s’effondre en larmes surtout à l’évocation de son fils. Elle craint qu’il ne soit arrêté à l’école par la police.


Ce récit nous dépeint l’extrême brutalité que se plaisent à perpétrer les policiers sans aucune conséquence pour eux ou elles. Librement exercée, cette violence contre une personne en situation d’extrême vulnérabilité, au sol, est accompagnée de propos méprisants et insultants. Ceci peut être qualifié de torture (1)
Nous rencontrons aussi une autre dame d’Afrique qui témoigne de son calvaire.


Les faits se sont produits à l’aéroport de Bruxelles national. En vue d’une expulsion, elle est emmenée et retenue dans un local sans fenêtres “comme en prison”, avec une toilette et une caméra, et se retrouve seule face à cinq policiers en uniforme. Une femme et quatre hommes. Ses vêtements lui sont retirés brutalement, et sont déchirés, sa chaînette est arrachée ! Ils lui demandent pourquoi elle est en Belgique, elle répond qu’elle va se marier et ne veut pas être expulsée, ce à quoi ils rétorquent “tu dois partir ”. Menottée, saisie très fermement à la nuque, ses pieds lui sont liés, elle est sanglée au niveau de l’abdomen les mains entravées. C’est ainsi saucissonnée qu’elle est portée vers l’avion. Un policier à gauche un à droite et un qui la porte par les pieds. Elle constate qu’ils surveillent continuellement les abords pour que personne ne les voit et se font des signes pour interrompre au cas où ils seraient vus. Visiblement ils se cachent.


Arrivée à l’avion elle est placée à l’arrière, au dernier rang, avec un policier à gauche et un à droite. Elle est toujours entravée y compris aux pieds, un policier l’agrippe à la nuque et plie son corps en avant de manière à coincer sa tête entre les jambes du policier assis à côté. Elle est constamment maintenue violemment par la nuque. Quand elle cherche à crier “Please help me” un policier lui saisit la bouche et l’étrangle. Elle sent qu’elle étouffe et panique, elle reste ainsi maintenue pendant une heure toussant, s’étouffant et cherchant l’air avec des douleurs partout. Les policiers poursuivent leur pression sur tout son corps et en particulier sur sa gorge, frappent la bouche et le nez dès qu’elle crie “God help me”.


Les autre policiers se tiennent en cercle autour d’elle de manière à ce qu’elle ne soit pas vue par les passagers, cependant des hôtesses voient tout et ne bronchent pas, elle ne disent rien. “Elles ont pourtant tout vu”. Après environ une heure le commandant vient parler avec les policiers et met fin à l’expulsion. Ils quittent l’avion, les liens des jambes sont retirés.
Une nouvelle fois la dame se retrouve avec les mêmes cinq policiers dans le local de l’aéroport où elle demande: “c’est parce que je n’ai pas de papiers que vous voulez me tuer ?”. Réponse: “oui, retourne en Afrique”. Encore et encore elle est giflée et frappée partout y compris au visage.
Il est environ 12 h et elle y restera jusque vers 18h. Alors qu’ elle avait quitté le centre vers 7 h, elle n’a reçu ni à boire ni à manger, même lorsqu’elle a demandé.
Nous pouvons voir les traces des coups, des menottes et sa nuque est totalement gonflée.

Nous dénonçons de manière véhémente, ces agissements honteux et inqualifiables perpétrés par des fonctionnaires publics, payés pour pratiquer leurs agissements racistes et maladifs à l’encontre de personnes en situation de fragilité extrême. A l’abri de tout regard, sans contrôle extérieur aucun. Si ces comportements désinhibés ont lieu, c’est qu’ils conviennent à la hiérarchie et aux autorités dont ces bourreaux dépendent et qui se plaisent à fermer les yeux.
Nous dénonçons ce racisme institutionnel et exigeons la fin de ces pratiques de torture (1) et des sanctions immédiates et irréversibles.
STOP A UN NOUVEL ASSASSINAT D’ETAT suite aux mêmes pratiques que celles exercées contre Semira Adamu il y a 21 ans !
Non aux expulsions !


1 ”Le terme “torture” désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment (…) de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider (…) ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique (…) . L’art 1 de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants


Signatires:
CRACPE
CRER
Migrants libres
Campagne Brussels Airlines Stop Deportations
SINAC (Solidarity is not a crime)
Agir pour la Paix
Bruxelles Panthères
SOS Migrants
Campagne stop Répression, Les JOC
(Jeunes organisé.e.s et Combatifs) et la Nouvelle Voie Anticoloniale
souhaitons co-signer
Campagne Stop Répression”

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