Garder le cap, refuser les idées d’extrême droite La Ligue a donc une nouvelle présidente depuis samedi dernier en la personne de Sibylle Gioe – bienvenue à elle ! Elle succède à Edgar Szoc et c’est l’occasion de redire à quel point son intelligence brillante, sa culture politique et son sens de l’humour décapant ont été précieux pendant les nombreuses années passées au Conseil d’administration de la Ligue. Qu’il en soit infiniment remercié. Nous savons par ailleurs qu’il s’agit d’un au revoir plus que d’un adieu, puisqu’Edgar a annoncé son intention de rester actif aux côtés de la Ligue. Sibylle Gioe est une avocate engagée dans la défense des droits humains et en particulier des droits des personnes migrantes. Elle est aussi une spécialiste de l’extrême droite, ce qui ne saurait être plus pertinent dans le contexte actuel. Un contexte maintes fois dénoncé ici où les partis d’extrême droite progressent partout en Europe, quand ils ne sont pas déjà installés au pouvoir. Ces partis ont également réussi à imposer leurs idées dans l’agenda politique, de telle manière que des propositions qui paraissaient inimaginables il y a quelques années encore sont aujourd’hui reprises par des partis pourtant pas historiquement classés à l’extrême droite. Dans une semaine, le Vlaams Belang risque de devenir non seulement le premier parti de Flandre mais aussi le premier parti de Belgique. La Ligue appelle tous les partis à refuser toute forme d’alliance avec l’extrême droite. Le cordon sanitaire, tant politique que médiatique, doit absolument être maintenu, sans la moindre ambiguïté. A cet égard, les partis hollandais qui se sont alliés avec l’extrême droite de Geert Wilders portent une responsabilité écrasante dans sa banalisation, ce qui ne laisse pas d’inquiéter dans un pays culturellement proche de la Flandre. On ne le redira jamais assez, les partis d’extrême droite se nourrissent de la peur de l’avenir, agitent des mesures simplistes et attisent la haine. Même quand elles sont émises de manière plus policée, ces idées restent dangereuses pour l’État de droit et sont souvent en contradiction flagrante avec les droits fondamentaux. La Ligue ne prend jamais position pour un parti politique, elle se doit de rester strictement indépendante. Par contre, elle peut émettre un avis critique sur des idées ou des propositions, d’où qu’elles viennent, et invite toutes les personnes qui voteront dimanche prochain à lire attentivement les programmes et à se demander si les propositions formulées s’inscrivent dans le respect des droits fondamentaux. Dans une période où les droits humains sont malmenés, ils doivent rester une boussole indispensable pour garder le cap malgré les vents contraires qui attisent la peur et la haine. Pierre-Arnaud Perrouty Directeur |
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