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zondag 15 juli 2012
Résistances à l’autorité policière à Bruxelles (1945-1975) : la construction judiciaire de la violence populaire
Résistances à l’autorité policière à Bruxelles (1945-1975) : la construction judiciaire de la violence populaire
Les faits de rébellion, de violences verbales ou physiques contre les forces de l’ordre sont, dans l’imaginaire collectif, souvent associés à la tendance des jeunes à la révolte ou aux mouvements sociaux. Comme souvent, on peut cependant s’interroger sur l’ampleur et la nature réelles du phénomène, en tentant de substituer à une approche événementielle une analyse plus systématique. On peut également chercher à comprendre dans quelles circonstances ces faits surviennent et de quelles manières les systèmes policier et judiciaire les enregistrent et les traitent. En d’autres mots, il s’agit de comprendre comment est judiciarisé ce qui est d’abord un conflit individuel entre un représentant des forces de l’ordre et un citoyen.
L'auteure du numéro 59 de Brussels Studies, Melpomeni Skordou, criminologue, a participé à une recherche portant sur l’analyse des statistiques judiciaires entre 1880 et 1980. Il en ressort que les protagonistes des faits traités par l’appareil judiciaire durant cette période sont typiquement âgés de 25 à 40 ans, mariés et pères de famille… Au travers de ce nouvel article, l’auteure poursuit la déconstruction de la rébellion envers les agents de l’autorité par une analyse des faits survenus à Bruxelles entre 1945 et 1975. Le recul historique permet une analyse approfondie des dossiers, mettant ainsi en lumière les raisons de la présence policière, la temporalité des faits, les espaces où ceux-ci surviennent ainsi que le genre et le profil sociologique des individus poursuivis.
L'analyse de ces éléments montre que la rébellion est souvent le résultat de l’immixtion de la police dans des conflits privés et concerne des hommes ayant la trentaine, le plus souvent issus des classes populaires, occupant des espaces publics et semi-publics (rue et cafés), notamment pendant leur temps de loisir. Leur implication dans des interactions violentes avec leurs camarades ou leur femme provoque l’intervention des représentants de l’autorité qui véhiculent des normes de conduite différentes. Ce faisant, l’activité policière participe à la criminalisation des formes populaires de vie sociale et de loisir… Parfois, l’immixtion des forces de l’ordre dans les conflits privés prend des formes surprenantes, telle la requalification en rébellion de la violence conjugale, qui n’est pas assez dérangeante pour justifier un procès, du moins tant qu’un représentant de l’ordre public n’y est pas impliqué au titre de victime...
L’intérêt de cette approche historique réside dans la possibilité d’analyser assez finement les faits, ce qui est évidemment plus difficile dans le cadre d’affaires actuelles, pour d’évidentes raisons de confidentialité. Pour autant, deux questions fondamentales, posées et traitées par cet article, sont toujours d’actualité. Les faits qui sont poursuivis (et leur qualification) le sont en regard de la loi, mais aussi en fonction des priorités du système judiciaire et des valeurs qu’il véhicule. Plus fondamentalement, la présence des classes populaires dans l’espace (semi -)public et la nature du contrôle opéré par les forces de l’ordre restent un sujet sensible dans une grande ville comme Bruxelles.
bron : Melpomeni Skordou / http://www.brusselsstudies.be
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