Comme on pouvait s’y attendre dans un contexte politiquement miné, le verdict du tribunal d’instance de Calais concernant l’occupation des locaux abandonnés de l’ancienne entreprise Galloo par des exilés et des militants se situe dans un entre-deux bizarre : le délais légal de deux mois pour quitter les lieux n’est pas respecté, l’expulsion n’est pas immédiate non plus; les occupants ont dix jours pour quitter les lieux, à partir de la signification du jugement, à partir de quoi la police pourra procéder à l’expulsion, les recours possibles n’étant pas suspensifs. Il faudra lire les attendus du jugement pour voir quels sont les arguments qui justifient cette cotte mal taillée.
Assemblée générale ce soir à l’occupation Galou : en effet, contrairement aux autorités qui n’ont que la violence pour langage, les exilés et leurs soutiens ont choisi la parole et la décision en commun.
La tonalité générale est de refuser de quitter les lieux. Tous les habitants n’ayant pas participé à l’assemblée générale, les choses doivent être rediscutées avec chacun, et confirmées en assemblée générale demain.
D’ores-et-déjà, toute personne et tout collectif est bienvenu pour apporter son soutien, à distance ou ici, pour que l’occupation Galou soit un foyer de résistance et de créativité.
Bron : http://passeursdhospitalites.wordpress.com/
OCCUPATION GALOU : ATTENTE
24Jeudijuil 2014
Assemblée générale des habitants et des soutiens ce mercredi en fin de journée à l’occupation Galou, les anciens locaux de l’entreprise Galloo abandonnés et occupés depuis le 12 juillet par des exilés et des militants. Derrière la passivité apparente, chacun s’est rapproché insensiblement, d’autres réagissent de loin. Le jugement concernant le lieu doit être rendu ce jeudi après-midi, incertitude donc d’ici-là. Les termes du débat sont posés, soit une décision d’expulsion sans délais, soit un délais pour rester dans les lieux. Dans un cas, que faire et où aller ? Dans l’autre comment mieux organiser la vie dans le lieu ? Quelques points de vue échangés, et date est prise jeudi en fin d’après-midi, après que la décision soit connue.
Un calme apparent, derrière lequel sourd l’inquiétude. À l’extérieur, le chaos continue à Calais. Tensions autour du campement qui s’est créé suite aux expulsions du 28 mai et du 2 juillet sur les terrains de l’usine Tioxide. Tensions autour du port, de ses accès, des parkings. Aux tentatives discrètes de monter dans les camions ont succédé des tentatives en groupes importants, souvent en plein jour, souvent sans passeurs, désorientant les contrôles habituels.
De plus en plus de voix disent qu’il faut essayer autre chose, que les expulsions à répétition ne solutionnent rien, voire qu’elles aggravent les problèmes.
Dans un premier temps, accueillir les gens dignement, leur permettre de se poser, d’accéder à l’information, de réfléchir leur projet. La tension baisserait nécessairement. Puis proposer aux personnes des possibilités de se poser de manière durable en Europe : elles ne sont pas venues jusqu’ici pour stagner dans un lieu d’accueil fut-ce le plus confortable, mais pour reconstruire leur vie en Europe, travailler, fonder une famille ou faire venir la leur si elle est restée en arrière. Sans solution durable, les gens continueront leur route, sous les camions puisque c’est la seule issue que les autorités leur laissent.
Aux autorités françaises de faire le premier pas, puisque ces exilés sont sur leur sol. Et qu’on ne dise pas qu’on ne sait trouver des solutions pour quelques centaines de personnes, alors que des pays pays bien plus pauvres accueillent des centaines de milliers ou des millions de réfugiés. Puis, par cercles concentriques, impliquer les autorités britanniques et l’Union européenne dans la recherche de solutions plus globales.
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